Québec, le 30 avril 2010 – Les industriels forestiers du Québec se sont réunis cette semaine pour les premiers États Généraux du Bois dans la construction, tenus en marge du Salon TechniBois. Le volet conférence présenté par le Conseil de l’industrie forestière du Québec a rassemblé près de 130 participants, sous la présidence d’honneur de M. Robert Beauregard, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, de l’Université Laval et président de la Coalition-Bois.
La première présentation a mis en exergue la situation actuelle des industriels, par une présentation très lucide sur l’État de l’industrie du sciage résineux et bois franc exposée par M. Claude Perron, président des Industries Perron inc. et président du conseil d’administration du CIFQ. Ce dernier a commencé sur une note encourageante donnant le ton aux autres présentations. « L’économie démontre présentement quelques signes de reprise. Nous avons seulement qu’à penser à la reprise de confiance des consommateurs américains, la légère augmentation du taux d’inflation et la hausse du prix des maisons », a commenté Claude Perron.
Une présentation fort attendue de M. François Grimard, chef auditeur environnement et foresterie durable pour GFG – CAMINT INC., sur la question de La traçabilité et la certification, qu’en est-il? Encore une fois, il était important de souligner que l’industrie québécoise et canadienne remplit tous ses devoirs sur le plan de la certification. Pourtant, sur le plan de la traçabilité, pour ne pas bousculer quelques susceptibilités, nous avons encore quelques croûtes à manger comparativement à l’Europe. Selon M. Grimard, « En tant que peuple forestier, nous n’avons rien à envier aux autres marchés, pourtant ces derniers s’assurent de bien diffuser leurs actions sur le plan de la traçabilité du matériau bois, ce qui leur assure une plus grande visibilité et une bonne perception face à l’opinion publique ».
M. Claude Villeneuve de la Chaire de recherche et d’intervention Éco-Conseil (UQAC) a quant à lui réalisé une présentation sur le Cycle de vie et bilan carbone. Il nous a présenté sommairement trois indicateurs pour décrire la pression d’un matériau sur l’environnement : l’empreinte écologique, le bilan de cycle de vie et le bilan carbone. L’approche du bilan de carbone est de loin l’indicateur le mieux adapté à la reconnaissance du matériau bois, principalement dans un contexte de lutte aux changements climatiques. À cet égard, le bois l’emporte haut la main comparativement aux autres matériaux sur le plan du bilan de Carbone puisque, non seulement il capte le CO2 dans l’atmosphère mais il réduit considérablement l’émission de CO2, liée à son utilisation, la principale source étant liée au transport.
M. Hervé Deschênes, vice-président chez FPInnovations a quant à lui bien appuyé sur les caractéristiques du portrait du consommateur-vert qui, dans les conditions actuelles du marché, se retourne instinctivement vers des normes environnementales telles que LEED qui collent moins à notre réalité. Sa présentation a porté sur Les points LEED et la construction. En fait, étonnamment méconnu, le bois n’a pas toujours sa juste place auprès des instances gouvernementales et environnementales. « L’élément positif, c’est qu’il y a présentement une concertation internationale afin d’harmoniser ces normes et ainsi incorporer davantage les caractéristiques « vertes » du matériau bois au sein des certificats LEED. Ces modifications pourront très certainement favoriser et redonner plus de crédit au matériau bois dans un futur très proche » a tenu à préciser M. Deschênes.
Le président de l’Ordre des Architectes du Québec, M. André Bourassa s’est affiché très optimiste face à l’avenir de l’utilisation du bois dans la construction mais a été très critique, par contre, face à certaines pratiques en usage qui ignorent les qualités intrinsèques du bois. Sachant que le matériau bois occupe 85 % du marché de la structure résidentielle, il reste sous utilisé et plus particulièrement dans la construction industrielle. Selon M. Bourassa, les entreprises de première, deuxième et troisième transformations du bois laissent dormir un marché potentiel de trois à quatre fois plus important que celui actuel. De surcroît, les arguments environnementaux en faveur de l’utilisation du matériau bois sont multiples. « Les avantages du matériau bois sont plus qu’environnementaux, on parle d’un confort thermique, d’une valeur ajouté sur l’isolation thermique, etc. L’élément clé de l’équation restera toujours, a souligné M. Bourassa, d’utiliser le bon matériau au bon endroit. »
Finalement, comme prélude à une table ronde sur le contexte favorable aux investissements, la présentation de M. Jacques Daoust, président et chef de la direction d'Investissement Québec a confirmé l’importance de faire sa place dans les marchés. Malgré plusieurs politiques publiques mal avisées ou aux effets collatéraux insoupçonnés qui ont fait beaucoup de tort à l’industrie forestière au cours des dernières années, il est important de se redéfinir en tant qu’industrie. « Au-delà des phénomènes conjoncturel et structurel (ex. : Subprime, spéculation boursière, etc.) et de l’augmentation de la conscience environnementale, l’industrie doit se repenser à partir d’éléments contrôlables et de besoins réels. Le leadership au niveau des entreprises, la création d’une législation d’intégration du bois dans les bâtiments, la commercialisation de la vitrine bois, l’allègement du fardeau hypothécaire en fonction du crédit carbone sont tous des éléments sur lesquels on peut avoir un contrôle », a tenue à préciser M. Daoust. Toujours selon M. Daoust, la crise que subi l’industrie des pâtes et papiers, n’est pas étrangère à l’augmentation des coûts de production mais également à un phénomène incontrôlable, soit l’évolution des médias électroniques.
Notons également que le Conseil de l’industrie forestière du Québec a assisté à une première, soit la participation d’un ministre fédéral aux États Généraux du Bois. Après seulement trois mois au poste de ministre, l’Honorable Christian Paradis, député de Mégantic-L’Érable et ministre des Ressources naturelles du Canada s’est dit prêt à écouter les demandes de l’industrie et saisir les opportunités du marché afin de développer des solutions.
Le regard porté sur l’industrie par les différents intervenants est concluant. Les industriels font face à de nombreuses ouvertures autant sur le potentiel d’utilisation que sur les normes environnementales à définir et à valoriser afin de faire évoluer l’industrie forestière à sa pleine capacité. Vous trouverez les présentations des conférenciers sur le site Internet du CIFQ :
http://www.cifq.qc.ca/html/francais/cifq/activites_etatsgeneraux.php.
À propos du CIFQ
Le Conseil est le porte-parole de l’industrie forestière du Québec. À elles seules, les entreprises de sciage résineux et feuillu, de déroulage, de pâtes, papiers, cartons et de panneaux œuvrant au Québec génèrent 12,9 milliards $ en activité économique chaque année, près de 4 milliards $ en salaires et avantages sociaux dont près de 1,5 milliard $ est retourné aux gouvernements sous forme de taxes et d’impôts payés par les entreprises et les travailleurs.
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